Un escape game, un séminaire sportif, un atelier cuisine…
Ces formats font souvent partie du catalogue “classique” du team building. Pourtant, si certains en ressortent ravis, d’autres lèvent les yeux au ciel. Pourquoi ? Parce qu’aucune activité n’est universelle.
Un team building qui motive des collaborateurs de 25 ans peut laisser leurs collègues de 55 ans indifférents — et inversement.
En tant que leader, il est donc essentiel de comprendre qui compose votre équipe, non seulement en termes d’âge mais aussi de personnalité collective.
Comprendre les générations au travail
Chaque génération a grandi dans un contexte social et professionnel différent, ce qui influence sa façon de vivre le collectif :
- Baby-boomers (1946–1964) : loyaux, attachés à la stabilité et à l’histoire de l’entreprise. Ils apprécient les activités qui célèbrent le collectif et la mémoire partagée.
- Génération X (1965–1980) : pragmatiques, autonomes, parfois méfiants vis-à-vis du “fun corporate”. Ils aiment les activités concrètes et utiles.
- Millennials / Gen Y (1981–1996) : recherchent le sens, la collaboration et l’innovation. Ils s’épanouissent dans des formats participatifs et créatifs.
- Gen Z (1997–2012) : digital natifs, sensibles à l’inclusion et à l’authenticité. Ils préfèrent les activités courtes, hybrides et ludiques.
Attention toutefois : ce sont des tendances, pas des cases rigides. L’essentiel est de comprendre que l’âge façonne des attentes différentes, qui peuvent expliquer les réactions contrastées à une même activité.
Quand les mêmes activités ne parlent pas à tout le monde
Prenons quelques exemples concrets :
- Escape game :
- Gen Z → excitant, dynamique, parfait pour se filmer en story.
- Gen X → fun si relié à des problématiques concrètes ; sinon, ressenti gadget.
- Atelier cuisine collective :
- Baby-boomers → moment convivial, rappelle les repas familiaux.
- Millennials → apprécié si tourné vers la durabilité, le partage, la découverte culinaire.
- Hackathon ou innovation sprint :
- Millennials & Gen Z → stimulant, sens du collectif et de l’innovation.
- Baby-boomers → peut sembler énergivore, trop intense, voire désorganisé.
- Atelier souvenirs / storytelling :
- Baby-boomers & Gen X → valorisant, reconnaissance de l’expérience.
- Gen Z → peut paraître lent ou déconnecté de leurs préoccupations.
Conclusion : une activité n’est jamais neutre. Elle est interprétée à travers l’expérience de chaque génération.
Adapter son team building à une équipe mixte
Aujourd’hui, la plupart des équipes réunissent 3 ou 4 générations. Pour qu’une activité ne se transforme pas en flop, il faut chercher l’équilibre :
- Diversifier les formats : alterner physique, créatif et intellectuel, pour que chacun y trouve une accroche.
- Mixer les équipes : encourager les binômes intergénérationnels (junior ↔ senior) pour favoriser le transfert de savoirs.
- Offrir plusieurs niveaux de participation : actif, observateur, animateur, afin d’éviter le sentiment d’exclusion.
- Segmenter en séquences courtes : mieux vaut trois activités de 30 minutes qu’un long atelier subi par une partie du groupe.
L’objectif n’est pas que chacun adore chaque activité, mais que tout le monde se sente inclus et respecté.
Au-delà de l’âge : la personnalité collective
Réduire une équipe à sa pyramide des âges serait une erreur. Le facteur clé, c’est aussi la personnalité collective :
- Une équipe jeune mais introvertie préférera des ateliers calmes (logique, réflexion, art) plutôt que des défis physiques.
- Une équipe mixte mais extravertie adorera le théâtre d’impro ou les activités sportives.
- Une équipe sérieuse et rationnelle appréciera davantage qu’on intègre le team building à des projets concrets plutôt qu’à des jeux perçus comme artificiels.
L’âge donne des indices, mais le rôle du leader est surtout de sentir l’énergie de l’équipe et d’adapter le format en conséquence.
L’art de l’ajustement
Le team building ne doit pas être choisi dans un catalogue standard. C’est un design d’expérience, ajusté au profil de l’équipe.
En tenant compte des générations, de la personnalité collective et du contexte, un leader peut transformer une activité en un moment réellement fédérateur, au lieu d’un “obligatoire” subi.
Le vrai succès ? Quand chacun, qu’il ait 22 ou 58 ans, repart avec le sentiment d’avoir été respecté, inclus et reconnu.