Mis à jour le :
July 1, 2025

Hybridation des styles : pourquoi un bon manager ne choisit plus un seul type de management

Sommaire

  1. Le manager de 2025 : funambule du quotidien
  2. Gérer tout le monde, tout le temps, partout
  3. Pourquoi un seul style de management ne suffit plus
  4. Pressions invisibles : ce que vivent vraiment les managers
  5. Les vraies compétences d’un manager hybride
  6. Quand le management dépend aussi du style de direction
  7. Comment soutenir ces profils pivots de l’entreprise
  8. Le manager hybride, c’est celui qui s’adapte sans se perdre

Le manager de 2025 : funambule du quotidien

Être manager aujourd’hui, ce n’est plus choisir entre être directif, participatif ou bienveillant. C’est jongler en permanence entre les styles, les personnalités, les temporalités. On ne manage plus “comme on est” mais “comme la situation l’exige”. Et cela demande une agilité peu visible, mais épuisante.

Car derrière cette belle idée de l’“hybridation managériale”, il y a une réalité : celle d’un rôle sous tension constante, tiraillé entre les attentes de ses collaborateurs, la pression de sa hiérarchie, et les objectifs toujours plus exigeants des actionnaires.

Dans cet article, nous allons décortiquer ce que cela implique concrètement, pour le manager comme pour l’organisation.

Manager en réunion d’équipe, à l’écoute de profils variés de collaborateurs

Gérer tout le monde, tout le temps, partout

Un manager hybride en 2025, c’est :

  • un collaborateur en télétravail trois jours par semaine, en reconversion.
  • une junior en demande de cadre strict.
  • un senior autonome mais fatigué par les réunions inutiles.
  • un projet stratégique qui change de cap tous les trimestres.
  • un N+1 pressé de “faire des résultats” en fin de trimestre.

Dans une même journée, il doit coacher, décider, écouter, trancher, expliquer, protéger, sans pour autant paraître instable ou “flottant”.

On lui demande :

  • du leadership sans autorité,
  • de l’écoute sans mollesse,
  • de la vision sans prise de pouvoir.

Le manager hybride ne peut pas appliquer un style figé. Il doit lire le contexte en temps réel, comprendre les signaux faibles de ses équipes, et ajuster son positionnement.

Pourquoi un seul style de management ne suffit plus

L’idée d’un style “idéal” est devenue obsolète. Prenons deux cas concrets :

  • Dans une situation de crise, un management directif rassure. Il pose un cadre.
  • Dans une phase d’innovation, ce même style étouffe la créativité.

Et pourtant, bien des entreprises continuent de former leurs managers à un seul référentiel, ce qui crée décalage, maladresse… et perte d’impact.

Un bon manager hybride sait :

  • poser une décision ferme… sans couper la parole.
  • recadrer un collaborateur… sans l’humilier.
  • déléguer avec confiance… sans se désengager.

Mais ce savoir-faire repose sur une capacité d’analyse émotionnelle et contextuelle — et non sur des manuels de styles managériaux en trois colonnes.

Pressions invisibles : ce que vivent vraiment les managers

Au-delà du terrain RH, un autre acteur pèse lourd dans l’équation managériale : les actionnaires et les comités de direction.

Un manager, aujourd’hui, doit démontrer sa rentabilité à travers :

  • des KPIs de performance (résultats trimestriels, ROI, productivité horaire) ;
  • des ratios de rentabilité humaine (turnover, taux de complétion, engagement) ;
  • et parfois même des indicateurs absurdes, imposés sans lien avec le réel.

Le problème : bien souvent, les actionnaires ou la direction n’accordent d’importance qu’au “chiffre final”. Peu importe comment le KPI est atteint — qu’il ait fallu écraser une équipe ou désengager les talents n’entre pas dans l’équation.

Le manager devient alors un fusible silencieux : il est tenu d’humaniser les objectifs, tout en répondant à des exigences déshumanisées.

Il doit être :

  • rentable sans pression visible ;
  • productif sans épuiser ses collaborateurs ;
  • agile sans montrer qu’il tâtonne.

C’est une tension éthique. Et seuls les managers formés à l’intelligence situationnelle peuvent tenir dans la durée.

Les vraies compétences d’un manager hybride

À ce stade, ce n’est plus de “soft skills” qu’il faut parler, mais de compétences stratégiques essentielles :

  • Lecture du contexte : Où en est l’équipe ? Quel est le bon curseur à adopter ?
  • Communication différenciée : Comment parler à un profil anxieux, créatif, analytique, etc.
  • Capacité à protéger l’équipe : Savoir filtrer les injonctions contradictoires.
  • Gestion de l’énergie : La sienne, et celle des autres.

Exemple : Un manager hybride sait qu’en fin de sprint, mieux vaut calmer le jeu sur la micro-gestion, et redonner du sens plutôt que du stress.

Quand le management dépend aussi du style de direction

Il ne faut pas oublier que les managers ne sont pas seuls décideurs. Leur posture dépend aussi du type de direction au-dessus d’eux.

Si la direction est floue…

Le manager devient structurant. Il cadre les attentes, clarifie les objectifs.

Si la direction est autoritaire…

Le manager devient tampon. Il protège l’équipe, amortit les chocs, négocie les marges.

Mais dans tous les cas, il doit composer sans s’oublier. Un manager hybride qui s’écrase devient inefficace, car il perd la confiance de son équipe et son ancrage personnel.

Collaborateur écouté par son manager lors d’un échange individuel

Comment soutenir ces profils pivots de l’entreprise

Si l’on veut que ces profils hybrides tiennent dans la durée, il faut repenser leur accompagnement :

  • Co-développement managérial : apprendre entre pairs.
  • Mentorat inversé : mieux comprendre les nouvelles attentes générationnelles.
  • Droit à l’erreur : pour tester, expérimenter, ajuster.
  • Formations ciblées : gestion de conflit, communication émotionnelle, priorisation.

Le manager hybride, c’est celui qui s’adapte sans se perdre

Ce n’est pas un expert en tout, ni un super-héros.

C’est quelqu’un qui observe, qui écoute, qui ajuste… sans trahir qui il est.

  • Il ne cherche pas à tout contrôler.
  • Il cherche à faire juste, au bon moment, pour les bonnes raisons.

Et c’est ce type de management humain, intelligent et lucide dont les entreprises ont besoin aujourd’hui — pour durer, innover, et ne pas perdre leurs équipes en chemin.

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